Hémisphère droit & Wonderbra

Le lendemain de la soirée de la honte, j'ouvre les yeux et j'ai la joie de constater que je me suis endormie toute habillée (chaussures inclues). Passé ce détail, j'erre toute la journée sans but mit tasse de café und gueule
de bois quand une copine m'appelle en fin de journée pour aller pratiquer la même activité (boire du café) mais en extérieur.
Le temps de cacher la misère avec une grosse couche de maquillage et d'enfiler le premier truc que je trouve et me voilà à la terrasse d'un bar, copine clope et café au rendez-vous.

On discute de notre avenir et du meilleur moyen de réussir des cookies quand soudainement, le type d'hier (si vous avez un peu suivi, c'est celui qui me faisait du rentre-dedans puissance mille, dont je ne connais pas
le blase)bref, il est là, devant moi. Quel heureux hasard!(oh seigneur, pourquoi j'ai choisi de porter ce vieux jean pourri et ce pull informe).

Alors là, il m'annonce qu'il m'a attendu à la sortie du bar hier, mais que j'étais occupée avec l'autre gros nase dont j'étais encore la maîtresse pas plus tard que la veille. Il me dit qu'il s'en voulait d'être parti en me laissant parce que j'avais l'air très alcoolisée (trop pas, je saute tous les jours dans des fontaines) et que l'autre nase avait l'air de bien m'emmerder. Sur ce, il me dit qu'il aimerait bien prendre mon numéro pour aller boire un verre le soir. Bingo!(en vrai, je me souviens plus des détails mais je ne crois pas qu'il fut aussi direct). S'en suit échange de bigophone, il s'en va, je suis comme deux rond de flamby. Mais ravi, le flamby.

Mini échange de texto pour décider du lieu (sachant que mon "ex" amant est barman, on va éviter ses lieux de
prédilections, même si je sais qu'il bosse ce soir là). On choisit un terrain neutre, rdv à 22h. J'ai cinq heures pour faire la meuf sexy mais un peu négligée. Et rattraper les dégâts de la cuite d'hier.
Là je commence à stresser, et à me demander pourquoi j'ai accepté de boire un verre. (Probablement pour flatter mon égo, et aussi parce que même si c'est pas du tout mon genre, le gus est plutôt craquant). Pour que
ça soit bien clair dans ma tête, je décide de ne pas m'épiler, et de ne pas foncer au super U acheter une bouteille de moelleux afin d'éviter la tentation "dernier verre" dans mon studio tout pourri. Mon plan paraît infaillible.

Oh mon dieu, je suis en retard, go go go. J'arrive donc au fameux bar (musique électro, serveuse mignonne, ambiance détendue et pourtant mon niveau de stress frôle le 8 échelle de richter). On se claque la bise et on cherche une place en terrasse.
On se pose sur des marches faute de mieux, et on commence à causer de la vieille. Il m'apprend quelques détails sympas (style; j'ai dansé toute seule au fond du bar, j'ai annoncé au meilleur copain de la meuf de mon amant que je me le faisais bref...beaucoup d'amour.) Et là, comme si le fait d'en parler l'avait attiré,  mon loser d'ex-amant qui est censé bosser en ce moment même déboule.
Et il vient nous voir l'air de rien, nous dit bonjour, et va commander un verre. Petit rappel: je l'ai plaqué hier. Parce qu'il avait une meuf et qu'il était trop relou. Je me demande d'abord comment il a su que j'étais là, et que j'étais avec le craquant, et après je me demande comment il peut avoir le culot de s'assoir à côté de nous. J'suis super à l'aise entre le mec que j'ai quitté hier et le mec que j'aimerais dans mon lit ce soir...
Je demande à l'ex-amant si c'est normal qu'il ait une pause et qu'il vienne la passer ici (la réponse véridique étant "non, j'ai suivi le craquant parce que je savais qu'il te retrouvait et je voulais casser tes plans") Il me dit que oui, il fait ça souvent (mon globe oculaire). Il termine -enfin sa bière, me dégoise deux mots en mode privé et se casse.
L'enculé a du nez. Le craquant n'en revient pas non plus.

(Moi quand le craquant me raconte ma cuite d'hier)

[J'ai eu les explications juste après: en fait, le craquant était allé boire un coup avec ses copains dans le bar
où bosse l'amant de la lose, et a abandonné ses potes en pleine pinte afin de me retrouver dans un bar "neutre"
sauf que l'amant maudit a du nez, et nous avait vu discuter la veille. Il a pris une pause afin de suivre le
craquant juste au cas où...Et bingo, il est tombé sur nous "par hasard"]

Ensuite, je parle au craquant du rentre-dedans qu'il m'a fait hier en riant, il a un p'tit sourire en coin mi fier, mi honteux
(Moi, je me sens plutôt flattée mais quelque peu perdue, après ces folles aventures). Je lui sors le barratin de meuf qu'on déteste ("Je sais pas où j'en suis, tu devrais t'enticher d'une autre fille, y en a pleins des mieux, je viens à peine de quitter l'amant-loser et j'ai pas eu le temps de me poser depuis, j'crois que je devrais rester seule")
On paye mais on n'a pas envie d'en rester là, on commence à marcher tout en parlant de trucs et de machins, et là incroyable, on se retrouve devant chez moi. On monte, je sors la bouteille de martini blanc, et j'allume mes enceintes. C'est foutu.

Et là, c'est le drame. Je suis bourrée, j'ai le craquant chez moi qui lui ne l'est pas -bourré, je me souviens que je suis pas épilée (MAIS JE SUIS TROP CONNE!) Ce qui devait arriver arriva. J'aurais dû dire non, mais il était vraiment crousti-fondant  telle la friandise de noël. Et le martini que je me suis enfilée ne m'a pas aidé du tout. Je gère peut-être pas la fin de soirée
mais je donne tout le matin suivant; j'achète des croissants, du pain frais, je fais du café et tout (J'avais encore jamais petit-déjeuné dans mon nouvel appart). Il me dit qu'il boit pas de café (sérieusement? Qui ne boit pas de café de nos jours?!) Il mange un mini bout de croissant, boit une gorgé du thé brulant et dégueulasse que je lui ai fait et me dit comme ça qu'il doit filer, qu'il a un déménagement.

Me revoilà seule à la case égouttoir de l'amuuuur.

Je crois que le fait de relire "Le journal intime de Georgia Nicolson" ne va pas m'aider à être plus claire dans mes récits, nonobstant ce détail, je ferai de mon mieux.

(Moi quand j'ai bu trois verres de moelleux en vingt minutes)

Ma vie fut, cet été, un océan de nouvelles aventures, de larmes et de vin blanc. Et je ne pouvais même pas acheter des chaussures de basses qualité pour m'occuper l'esprit (je veux dire, choisir entre des low boots noires ou des bottines camel, voilà Mesdames un réel problème de société).

J'ai dépassé les bornes de l'amour, et je me suis fait mettre à la porte de mon propre chez-moi (comme je vous le dit, la drogue parfois c'est mal). heureusement, une âme charitable m'a prêté son appartement pendant un mois le temps de comprendre ce qui m'arrivait, de chercher un appart, les choses de la vraie vie quoi. (En vrai, j'ai surtout regardé deux saisons de Dr House en mangeant des craquottes tout en regardant les annonces sur leboncoin en me disant que c'était VRAIMENT trop cher de vivre).

Là, j'ai décidé que plus de neuf mois sans sexe (oui oui), c'était vraiment pas cool, et j'ai commencé à avoir un crush sur ce p'tit barman aux airs hipster un peu PD (peut-être y a-t-il un lien avec le fait qu'il me servait des cafés crèmes avec des carambars de la taille d'un petit orteils, ou encore avec ses petites fesses moulées dans un skinny, allez savoir). Je pensais qu'il voulait qu'une petite baise occasionnelle et festive (ce qui m'allait très bien). Mais là il a commencé à divaguer du style "Je vais quitter ma copine pour toi, promis" Finalement, ça m'a agacé et c'est toute imbibée d'alccol que je suis allée dire à sa copine que ça faisait un mois que je couchais aussi avec son mec. Là-dessus, nous l'avons quitté toutes les deux (vers 2h30 du matin dans un bar de nuit, le comble pour un barman).

C'est aussi ce soir là qu'un autre garçon (que je situais de visu mais dont j'ignorais le patronyme) a choisi pour me faire du rentre dedans style tractopelle. (Je n'ai pas craqué, toutefois il va devenir un personnage important dans la banale histoire de ma vie de pilier de comptoir, d'où l'importance de noter sa présence ce soir là.) Je rentre chez moi, seule, bourrée, et triste. Je fais une escale larme-de-crocodile devant mon immeuble, puis je monte me faire le kilo de pâte de l'ivritude et je m'endors habillée sur mon lit. (Ne me jettez pas la pierre)

Affaire à suivre.

Donc je disais que j'avais déménagé. Bon, déjà ça c'est aussi gros que sa première soirée pyjama. Mais, surtout, j'ai emménagé avec un mec. Mec que j'appellerai le nerd (parce que "geek" c'est trop mainstream).

Je pensais sûrement que la vie serait belle et rose, et que l'on passerait notre temps à boire du vin avant de manger, à sortir ensemble le soir, et à devenir encore plus complices. Malheureusement, la plus grande complicité qu'on a eu pour l'instant c'était quand on a choisit un range-couvert chez ikéa avant-hier.

Pour illustrer mes propos sur la vie de couple de nos jours; voilà un tube de mayokid.

Maintenant que je suis partie de chez mes parents et que j'ai changé de ville, je change aussi d'hébergeur de blog. Comme je ne suis pas capable de me créer un beau blog à moi (et que je n'ai pas envie de dépenser du vrai argent pour ça), me voilà sur canalblog. Ça sera toujours mieux que skyblog (qui est devenue un océan de cassos et d'ados prépubères).

Si dans un mois, je suis encore ici, c'est que je garderai ce blog des années, sinon, tant pis. Bon ben je dois aller acheter un séchoir à carrefour market. Mais avant, je me vernis les ongles en regardant la saison cinq de friends.